07/03/2022 CDI

Prix littéraire des lycéens et apprentis

Rencontres avec Lucie Quéméner et Lucie Desbordes


Mardi 1er mars, les élèves de 2GT5 ont eu le plaisir de rencontrer Lucie Quéméner, auteure et illustratrice de Baume du Tigre. Cette rencontre a eu lieu dans le cadre du Prix Littéraire des lycéens et apprentis organisé et financé par la Région Auvergne Rhône Alpes. Puis, jeudi 17 mars, c'est Lucie Desbordes que les lycéens ont eu la chance d'accueillir au lycée des Catalins pour son roman Solitudes Mineures.

Un chaleureux merci à ces deux autrices pour ces échanges riches et illustrés !


  • Lucie Quéméner s'est nourrie de son expérience et de ses origines bretonnes et chinoises pour imaginer l'histoire d'une famille d'immigrés où le grand-père, garant des traditions, règne en patriarche tyrannique sur trois générations. Bien décidée à s'émanciper, Edda, petite-fille ainée, entraîne ses sœurs Wilma, Isa et Etta dans un périple loin de chez elles pour conquérir leur indépendance. Les questions de l'émancipation féminine, des liens intergénérationnels et du passé de l’immigration sont au cœur de Baume du Tigre.


Lucie Quéméner a apporté des réponses nourries aux questions des élèves. Elle a pu évoquer son parcours et ses choix professionnels... :

« J’ai commencé à dessiner à 14 ans. Puis comme je ne voulais pas faire de longues études, j’ai intégré à 17 ans l’école privée Brassard-Delcourt. Je voulais une formation professionnalisante. Cela m’a permis de côtoyer des personnes plus âgées, en reconversion.J’ai été sûre de mon choix lors de la parution de Baume du Tigre, ma première BD. »

... et détailler ses intentions concernant les thèmes abordés dans Baume du Tigre :

« J’avais envie de raconter une histoire sur plusieurs générations et de montrer que les actions des ancêtres ont des conséquences sur la descendance. »

« Chaque génération essaie de s’émanciper. Les petites- filles y réussissent car elles ont l’appui de leur mère, de leur grand-mère. »

« On parle beaucoup du trajet des migrants, de leur traversée. Cela me semblait plus intéressant de parler de l’après : que se passe-t-il une fois arrivés ? »


  • Lors de la rencontre avec Lucie Desbordes, cinq élèves volontaires proposent à l'auteure de faire la lecture à voix haute d’un extrait, placé en fin de roman dans lequel Anatole s’exprime sur ses sentiments et ses relations aux autres : un moment fort en émotions pour l’auteur, émue d’entendre son texte qu’elle n’avait jamais entendu et qu’elle n’avait pas relu depuis longtemps. Elle a chaleureusement remercié les élèves avant de répondre à nouveau à leurs questions. Extraits :


Comment vous est venue l’idée de l’histoire de Mina et Anatole ?

" D’un pari avec une classe de 3ème qui avait adoré le roman de Delphine de Vigan No et moi. Je leur ai dit que l’histoire de la rencontre de deux personnes différentes était facile. Ils m’ont répondu alors « Eh bien, écrivez, vous aussi, un roman sur deux personnages très différents et qui se rencontrent ! ». J’ai accepté le pari ! "

Pourquoi avez-vous mis en place l’enlèvement d’Anatole par Mina ?

"Au début, Mina est égoïste, elle fugue pour elle. Elle utilise Anatole comme guide dans Lyon étant donné qu’il a mémorisé le plan de la ville. Puis, elle constate la solitude du petit garçon et elle se retrouve dans cette solitude. Elle ne comprend pas pourquoi Anatole aurait besoin de subir ces tests. Elle veut qu’Anatole soit libre comme elle est en train de le devenir. "

 

La rencontre touchant presque à sa fin, Lucie Desbordes a proposé à la classe d’écrire en quelques lignes une suite au passage dans lequel Anatole est en haut de la Grande Roue. Les élèves le font de bonne grâce dans la bonne humeur. Pendant ce temps, l’auteur dédicace les exemplaires de son roman. Certains élèves viennent lui offrir ou lui faire dédicacer leurs dessins ou leurs textes. Nous nous quittons avec la promesse de nous retrouver le 05 mai à Lyon !